L'Atelier des arts, en partenariat avec L'Art en chemin, présente :
Rhinoceros d'Eugène Ionesco Mise en scène et interprétation : Jean-Marie Sirgue Scénographie : Régine Chourane & Roberto Cedron Création Lumières : Marc Tuleu & Frédéric André Samedi 25 mai 2024 à 20h00 Dimanche 26 mai 2024 à 16h00 La Grange 2, rue Oger-le-Danois 60800 TRUMILLY Durée : 1h entrée : 15,00 € Réservation indispensable pour le samedi 25 mai, c'est ICI pour le dimanche 26 mai, c'est Là ou par téléphone 06 74 49 38 80 |
La Pièce
Un texte oublié de Ionesco, son titre : « Rhinocéros ».
La nouvelle peut surprendre ?
C’est, en effet d’une nouvelle qu’il s’agit.
Publiée en 1957, elle précède de quelques mois et préfigure parfaitement la célèbre pièce, mais quand celle-ci met en scène plusieurs personnages, celle-là n’en garde qu’un : c’est Béranger qui raconte comment, progressivement, ses collègues, ses amis, se sont transformés en rhinocéros...
« Voilà comment nous sommes devenus nazis » titrera la presse Allemande, au lendemain de la création de la pièce au Schauspielehaus de Düsseldorf, plus tard, lors d’une reprise, Jean-Louis Barrault, parlera de « ..cauchemar burlesque.. » et de « ..Marx brothers chez Kafka.. »
Mais si le succès de la pièce a quelque peu éclipsé la nouvelle, toute la fantaisie lucide et désespérée de Eugène Ionesco était déjà là, au service d’une démonstration par « l’Absurde », de l’avènement du totalitarisme.
Dans un premier temps, séduits par l’extrême densité de ce texte, nous avons refusé toute coupe, tout travail « d’adaptation » et nous avons choisi de porter sur scène, dans son intégralité, la nouvelle de Ionesco.
En janvier 2004, à la demande de la Délégation Départementale d’Indre & Loire de l’association « Mémoire et Espoirs de la Résistance » nous avons choisi de joindre à la nouvelle, l’ultime scène de la pièce qui voit Beranger s’engager dans un acte de résistance.
Jean-Marie Sirgue
Un texte oublié de Ionesco, son titre : « Rhinocéros ».
La nouvelle peut surprendre ?
C’est, en effet d’une nouvelle qu’il s’agit.
Publiée en 1957, elle précède de quelques mois et préfigure parfaitement la célèbre pièce, mais quand celle-ci met en scène plusieurs personnages, celle-là n’en garde qu’un : c’est Béranger qui raconte comment, progressivement, ses collègues, ses amis, se sont transformés en rhinocéros...
« Voilà comment nous sommes devenus nazis » titrera la presse Allemande, au lendemain de la création de la pièce au Schauspielehaus de Düsseldorf, plus tard, lors d’une reprise, Jean-Louis Barrault, parlera de « ..cauchemar burlesque.. » et de « ..Marx brothers chez Kafka.. »
Mais si le succès de la pièce a quelque peu éclipsé la nouvelle, toute la fantaisie lucide et désespérée de Eugène Ionesco était déjà là, au service d’une démonstration par « l’Absurde », de l’avènement du totalitarisme.
Dans un premier temps, séduits par l’extrême densité de ce texte, nous avons refusé toute coupe, tout travail « d’adaptation » et nous avons choisi de porter sur scène, dans son intégralité, la nouvelle de Ionesco.
En janvier 2004, à la demande de la Délégation Départementale d’Indre & Loire de l’association « Mémoire et Espoirs de la Résistance » nous avons choisi de joindre à la nouvelle, l’ultime scène de la pièce qui voit Beranger s’engager dans un acte de résistance.
Jean-Marie Sirgue
L’Auteur
Eugène Ionesco, né Eugen Dimitri Ionescu le 26 novembre 1909 à Slatina (Roumanie) et mort le 28 mars 1994 à Paris (France), est un dramaturge et écrivain de langue française roumano-français.
Représentant majeur du théâtre de l'absurde en France, il écrit de nombreuses œuvres dont les plus connues sont La Cantatrice chauve (1950), Les Chaises (1952), Rhinocéros (1959) et Le roi se meurt (1962).
Eugène Ionesco, né Eugen Dimitri Ionescu le 26 novembre 1909 à Slatina (Roumanie) et mort le 28 mars 1994 à Paris (France), est un dramaturge et écrivain de langue française roumano-français.
Représentant majeur du théâtre de l'absurde en France, il écrit de nombreuses œuvres dont les plus connues sont La Cantatrice chauve (1950), Les Chaises (1952), Rhinocéros (1959) et Le roi se meurt (1962).
La pièce
Œuvre emblématique du théâtre de l'absurde, la pièce dépeint une épidémie imaginaire de « rhinocérite », maladie qui effraie tous les habitants d'une ville et les métamorphose bientôt en rhinocéros. Métaphore tragique et comique de la montée des totalitarismes à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, elle montre les dangers du conformisme qui, en laissant disparaître la pensée des individus, favorise la mise en place de régimes totalitaires.
Œuvre emblématique du théâtre de l'absurde, la pièce dépeint une épidémie imaginaire de « rhinocérite », maladie qui effraie tous les habitants d'une ville et les métamorphose bientôt en rhinocéros. Métaphore tragique et comique de la montée des totalitarismes à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, elle montre les dangers du conformisme qui, en laissant disparaître la pensée des individus, favorise la mise en place de régimes totalitaires.
Jean-Marie Sirgue
Formé au Centre Dramatique de Tours par André Cellier, Jean-Marie Sirgue intègre le théâtre du Pratos puis crée sa propre compagnie, le théâtre de la Fronde, avec laquelle il parcourt le monde et obtient plusieurs reconnaissances dont le prix Oulmont de la Fondation de France pour son interprétation de « Rhinocéros » (la nouvelle) de Ionesco. Il rejoint alors l’équipe du théâtre de la Huchette où il est un des interprètes de « La Leçon », et, ponctuellement, des équipes de cinéma et de télévision (Pascal Rabaté, Samuel Rondière, Alain Choquard, Nicolas Vanier ...). Il tient le rôle de Bridoizon dans « Le mariage de Figaro »,crée au festival d’Angers en 2014, puis celui de Bourgine dans « Vient de Paraitre » de Edouard Bourdet en 2016 dans des mises en scène de Jean-Paul Tribout. Parallèlement à son travail de metteur en scène et de comédien, Jean-Marie Sirgue s’essaie à l’écriture : chroniques, nouvelles, théâtre... Sa pièce « Capitaine Le Jan » est éditée à l’Harmattan (2013).
Jean-Marie Sirgue s’investit dans des associations de développement culturel en milieu rural et se passionne pour l’environnement (ornithologie, apiculture), la batellerie de Loire et le tango Argentin.
Formé au Centre Dramatique de Tours par André Cellier, Jean-Marie Sirgue intègre le théâtre du Pratos puis crée sa propre compagnie, le théâtre de la Fronde, avec laquelle il parcourt le monde et obtient plusieurs reconnaissances dont le prix Oulmont de la Fondation de France pour son interprétation de « Rhinocéros » (la nouvelle) de Ionesco. Il rejoint alors l’équipe du théâtre de la Huchette où il est un des interprètes de « La Leçon », et, ponctuellement, des équipes de cinéma et de télévision (Pascal Rabaté, Samuel Rondière, Alain Choquard, Nicolas Vanier ...). Il tient le rôle de Bridoizon dans « Le mariage de Figaro »,crée au festival d’Angers en 2014, puis celui de Bourgine dans « Vient de Paraitre » de Edouard Bourdet en 2016 dans des mises en scène de Jean-Paul Tribout. Parallèlement à son travail de metteur en scène et de comédien, Jean-Marie Sirgue s’essaie à l’écriture : chroniques, nouvelles, théâtre... Sa pièce « Capitaine Le Jan » est éditée à l’Harmattan (2013).
Jean-Marie Sirgue s’investit dans des associations de développement culturel en milieu rural et se passionne pour l’environnement (ornithologie, apiculture), la batellerie de Loire et le tango Argentin.
Lettre de Marie-France Ionesco, fille d'Eugène Ionesco, à Jean-Marie Sirgue
Presse
FRANCE-CULTURE
Emission « Comme au théâtre » de Joëlle Gayot Chronique : « Les sorties de Caroline Loze »
Consacré académicien en 1970, Eugène Ionesco a signé quelques-uns des plus grands classiques du répertoire contemporain, parmi lesquels La Cantatrice Chauve et La Leçon. Voilà plus de 50 ans que les deux « anti-pièces » sont jouées sans interruption au Théâtre de la Huchette – du jamais vu dans l’histoire du théâtre ! Mais s’il côtoie Molière et Marivaux au Panthéon des dramaturges français, cet éminent représentant du théâtre de l’absurde n’en continue pas moins de fasciner pour sa modernité et son avant- gardisme. Alors qu’on fête cette année le centenaire de sa naissance, Roger Planchon lui rend hommage avec sa reprise d’Amédée ou comment s’en débarrasser, jusqu’au 19 avril au Théâtre Sylvia Monfort. Et il n’est pas le seul ! Jean Dautremay, au Studio- Théâtre de la Comédie Française, et les jumelles Odile Mallet et Geneviève Brunet, au Théâtre Essaïon, l’ont devancé en mettant en scène Les Chaises. Sans oublier Jean- Marie Sirgue qui reprend, au Théâtre de Poche-Montparnasse, son Rhinocéros, créé en 1996.
Rien à voir ici avec la mise en scène de Jean-Louis Barrault qui apporta à l’auteur son premier grand succès, ou encore celle, plus tardive mais non moins remarquée, d’Emmanuel Demarcy-Morta au Théâtre de la Ville. Le spectacle de Jean-Marie Sirgue a ceci d’original qu’il a été écrit d’après la nouvelle publiée trois ans avant la célèbre pièce. L’histoire et les personnages restent les mêmes à quelques variations près. On y retrouve Bérenger, l’anti-héros alcoolique, son ami Jean, féru d’ordre et de discipline, Daisy la jolie dactylo, le patron Monsieur Papillon, le Logicien, les époux Bœuf, l’épicier, le vieux monsieur... Tout ce petit monde mène une vie paisible jusqu’au jour où un rhinocéros fait son apparition. Bientôt, c’est l’invasion dans la petite ville de province. D’abord effrayés, ses habitants vont vite céder à la fascination des bêtes féroces, se transformant un à un en pachyderme. Seul Béranger résistera à cette folle épidémie de « rhinocérite ».
Dépassant le cadre de l’intimité bourgeoise des premières pièces, Ionesco nous livre ici une fable éminemment politique. L’absurde n’en reste pas moins son arme de dénonciation. Lui qui a vu ses amis roumains céder aux sirènes du fascisme, lui qui a été témoin de l’émergence du nazisme, utilise le thème kafkaïen de la métamorphose pour figurer les ravages de la fascination totalitaire. Cependant, sortie du contexte intellectuel et politique des années 60, la nouvelle révèle son étonnante universalité. Qu’ils soient politiques ou culturels, les rhinocéros modernes ne manquent pas dans le monde actuel. Face à ces nouvelles formes de totalitarisme, le propos de Ionesco raisonne plus que jamais comme un appel à la résistance... même si la solitude peut être le prix à payer.
Dans les créations de Barrault et Demarcy-Mota, une galerie de personnages s’agitaient dans les immenses salles de L’Odéon et du Théâtre de la Ville. Dans son Rhinocéros, Jean-Marie Sirgue est seul sur la toute petite scène du Théâtre de Poche-Montparnasse. Il est Béranger, narrateur et unique personnage de la nouvelle. Et malgré l’exiguïté et la proximité, la magie prend. En 45 minutes, c’est tout l’univers de Ionesco qui s’ouvre à nous, dans sa fantaisie poétique et sa féroce ironie. Un bureau avec quelques bouquins, parmi lesquels Rhinocéros (doit-on voir ici une stratégie de métadiscours sur l’acte d’écriture et l’engagement qui s’exprime à travers lui ?), un petit lit, un réfrigérateur en piteux état et un vieux poste de radio TSF constituent l’unique décor de la pièce. De prime abord, on ne voit qu’une misérable mansarde. Mais là encore, Jean-Marie Sirgue a le don d’ubiquité et nous transporte bien au-delà de la chambrette. De la petite place de la ville avec son bistrot à la chambre de Bérenger, en passant par le bureau où il travaille et l’appartement de son ami Jean, le comédien schizophrène fait vivre tous ces lieux, comme il fait vivre chacun des personnages composant ce microcosme provincial. Pas un recoin qui ne soit exploité, pas un accessoire qui ne soit mobilisé pour éveiller l’imaginaire du spectateur ! Ainsi en va-t-il du vieux frigo qui, au-delà de sa fonction première, sert aussi de tableau velleda au Logicien exposant sa démonstration truffée de syllogismes. Les lumières, subtiles mais efficaces, viennent souligner le jeu coloré et sensible de Sirgue. Chaque syllabe mastiquée, mordue, soufflée, scandée nous fait entrer dans l’intelligence du texte de Ionesco. Quant à la métamorphose en rhinocéros, c’est par la transformation intérieure des personnages qu’elle nous est suggérée, et non par le recours à des costumes sophistiqués et autres subterfuges scéniques. Moins extravagante, la pièce n’en raisonne qu’avec plus de noirceur. Mais, s’il partage avec nous la lucidité du maître de l’absurde, Jean-Marie Sirgue a aussi voulu souligner son optimisme : plutôt que de clore le spectacle sur le suicide de Bérenger comme dans la nouvelle, il a choisi d’y ajouter la note d’espoir concluant la pièce de Ionesco, puisque le héros décide finalement de résister au nom de l’humanité.
Caroline LOZE
FRANCE-CULTURE
Emission « Comme au théâtre » de Joëlle Gayot Chronique : « Les sorties de Caroline Loze »
Consacré académicien en 1970, Eugène Ionesco a signé quelques-uns des plus grands classiques du répertoire contemporain, parmi lesquels La Cantatrice Chauve et La Leçon. Voilà plus de 50 ans que les deux « anti-pièces » sont jouées sans interruption au Théâtre de la Huchette – du jamais vu dans l’histoire du théâtre ! Mais s’il côtoie Molière et Marivaux au Panthéon des dramaturges français, cet éminent représentant du théâtre de l’absurde n’en continue pas moins de fasciner pour sa modernité et son avant- gardisme. Alors qu’on fête cette année le centenaire de sa naissance, Roger Planchon lui rend hommage avec sa reprise d’Amédée ou comment s’en débarrasser, jusqu’au 19 avril au Théâtre Sylvia Monfort. Et il n’est pas le seul ! Jean Dautremay, au Studio- Théâtre de la Comédie Française, et les jumelles Odile Mallet et Geneviève Brunet, au Théâtre Essaïon, l’ont devancé en mettant en scène Les Chaises. Sans oublier Jean- Marie Sirgue qui reprend, au Théâtre de Poche-Montparnasse, son Rhinocéros, créé en 1996.
Rien à voir ici avec la mise en scène de Jean-Louis Barrault qui apporta à l’auteur son premier grand succès, ou encore celle, plus tardive mais non moins remarquée, d’Emmanuel Demarcy-Morta au Théâtre de la Ville. Le spectacle de Jean-Marie Sirgue a ceci d’original qu’il a été écrit d’après la nouvelle publiée trois ans avant la célèbre pièce. L’histoire et les personnages restent les mêmes à quelques variations près. On y retrouve Bérenger, l’anti-héros alcoolique, son ami Jean, féru d’ordre et de discipline, Daisy la jolie dactylo, le patron Monsieur Papillon, le Logicien, les époux Bœuf, l’épicier, le vieux monsieur... Tout ce petit monde mène une vie paisible jusqu’au jour où un rhinocéros fait son apparition. Bientôt, c’est l’invasion dans la petite ville de province. D’abord effrayés, ses habitants vont vite céder à la fascination des bêtes féroces, se transformant un à un en pachyderme. Seul Béranger résistera à cette folle épidémie de « rhinocérite ».
Dépassant le cadre de l’intimité bourgeoise des premières pièces, Ionesco nous livre ici une fable éminemment politique. L’absurde n’en reste pas moins son arme de dénonciation. Lui qui a vu ses amis roumains céder aux sirènes du fascisme, lui qui a été témoin de l’émergence du nazisme, utilise le thème kafkaïen de la métamorphose pour figurer les ravages de la fascination totalitaire. Cependant, sortie du contexte intellectuel et politique des années 60, la nouvelle révèle son étonnante universalité. Qu’ils soient politiques ou culturels, les rhinocéros modernes ne manquent pas dans le monde actuel. Face à ces nouvelles formes de totalitarisme, le propos de Ionesco raisonne plus que jamais comme un appel à la résistance... même si la solitude peut être le prix à payer.
Dans les créations de Barrault et Demarcy-Mota, une galerie de personnages s’agitaient dans les immenses salles de L’Odéon et du Théâtre de la Ville. Dans son Rhinocéros, Jean-Marie Sirgue est seul sur la toute petite scène du Théâtre de Poche-Montparnasse. Il est Béranger, narrateur et unique personnage de la nouvelle. Et malgré l’exiguïté et la proximité, la magie prend. En 45 minutes, c’est tout l’univers de Ionesco qui s’ouvre à nous, dans sa fantaisie poétique et sa féroce ironie. Un bureau avec quelques bouquins, parmi lesquels Rhinocéros (doit-on voir ici une stratégie de métadiscours sur l’acte d’écriture et l’engagement qui s’exprime à travers lui ?), un petit lit, un réfrigérateur en piteux état et un vieux poste de radio TSF constituent l’unique décor de la pièce. De prime abord, on ne voit qu’une misérable mansarde. Mais là encore, Jean-Marie Sirgue a le don d’ubiquité et nous transporte bien au-delà de la chambrette. De la petite place de la ville avec son bistrot à la chambre de Bérenger, en passant par le bureau où il travaille et l’appartement de son ami Jean, le comédien schizophrène fait vivre tous ces lieux, comme il fait vivre chacun des personnages composant ce microcosme provincial. Pas un recoin qui ne soit exploité, pas un accessoire qui ne soit mobilisé pour éveiller l’imaginaire du spectateur ! Ainsi en va-t-il du vieux frigo qui, au-delà de sa fonction première, sert aussi de tableau velleda au Logicien exposant sa démonstration truffée de syllogismes. Les lumières, subtiles mais efficaces, viennent souligner le jeu coloré et sensible de Sirgue. Chaque syllabe mastiquée, mordue, soufflée, scandée nous fait entrer dans l’intelligence du texte de Ionesco. Quant à la métamorphose en rhinocéros, c’est par la transformation intérieure des personnages qu’elle nous est suggérée, et non par le recours à des costumes sophistiqués et autres subterfuges scéniques. Moins extravagante, la pièce n’en raisonne qu’avec plus de noirceur. Mais, s’il partage avec nous la lucidité du maître de l’absurde, Jean-Marie Sirgue a aussi voulu souligner son optimisme : plutôt que de clore le spectacle sur le suicide de Bérenger comme dans la nouvelle, il a choisi d’y ajouter la note d’espoir concluant la pièce de Ionesco, puisque le héros décide finalement de résister au nom de l’humanité.
Caroline LOZE