L'Atelier des arts, en partenariat avec L'Art en chemin, présente :
Victor Hugo, notre légende
d'après La légende des siècles de Victor Hugo
Mise en scène Laurence Campet
Avec : Laurence Campet et Antoine Doignon
Création lumières : Manon Geffroy
Scénographie : Fanny Laplane
!! Attention : changement de dates
Samedi 23 septembre 2023 à 20h00
Dimanche 24 septembre à 16h00
La Grange
2, rue Oger-le-Danois
60800 TRUMILLY
Durée : 1h
entrée : 15,00 €
Réservation indispensable
pour le samedi 23 septembre, c'est Ici
pour le dimanche 24 septembre, c'est Là
ou par téléphone 06 74 49 38 80
Victor Hugo, notre légende
d'après La légende des siècles de Victor Hugo
Mise en scène Laurence Campet
Avec : Laurence Campet et Antoine Doignon
Création lumières : Manon Geffroy
Scénographie : Fanny Laplane
!! Attention : changement de dates
Samedi 23 septembre 2023 à 20h00
Dimanche 24 septembre à 16h00
La Grange
2, rue Oger-le-Danois
60800 TRUMILLY
Durée : 1h
entrée : 15,00 €
Réservation indispensable
pour le samedi 23 septembre, c'est Ici
pour le dimanche 24 septembre, c'est Là
ou par téléphone 06 74 49 38 80
Une co-production : Compagnie RL / Compagnie Le Porte-Plume
Une petite forme à deux acteurs, à proposer partout (dans des collèges, lycées, Ehpad, bibliothèques, associations, appartements...).
Une petite forme à deux acteurs, à proposer partout (dans des collèges, lycées, Ehpad, bibliothèques, associations, appartements...).
Présentation du projet
La nécessité absolue de la poésie nous est apparue dans toute sa lumière dans les temps de confinement et de restriction du lien social que nous venons de vivre. Contre la peur, le repli sur soi, la perte de confiance et de repères, pour la pensée, le besoin de transcendance ou simplement de beauté... Celle de Hugo, avec son souffle, son imagination débordante, ses histoires fantastiques, sa foi en l’être humain - et en l’être humain collectif - est de nature à nous donner la force d’envisager demain.
La Légende, c’est dès le départ un projet fou, sans doute le plus fou de son auteur pourtant accoutumé à la démesure : J’eus un rêve, le mur des siècles m’apparut. C’est l’histoire universelle en alexandrins, histoire de la pensée, histoire des religions, histoire des techniques, histoire politique. Ce sont aussi des histoires, qui peuvent se lire comme des nouvelles ou des fables. Et c’est surtout l’histoire d’une humanité capable de progrès.
La Légende se prête tout à fait bien au butinage !
Ne pas se laisser impressionner ! Il s’agit plutôt d’entrer dans le verbe, dans le souffle, de s’amuser du sens incroyable de la chute qu’a le grand Victor, de sa facilité à faire poésie de tout :
La création triste, aux entrailles profondes,
Porte deux Tout-Puissants, le Dieu qui fait les mondes,
Le ver qui les détruit.
Il sera donc question de Dieu et de ver de terre, d’Eve et de Cassandre, de Xerxès et de Napoléon, de crapauds, de lions, d’enfants, de condamnés, de bateaux à vapeur..., d’humanité surtout.
Laurence Campet
La nécessité absolue de la poésie nous est apparue dans toute sa lumière dans les temps de confinement et de restriction du lien social que nous venons de vivre. Contre la peur, le repli sur soi, la perte de confiance et de repères, pour la pensée, le besoin de transcendance ou simplement de beauté... Celle de Hugo, avec son souffle, son imagination débordante, ses histoires fantastiques, sa foi en l’être humain - et en l’être humain collectif - est de nature à nous donner la force d’envisager demain.
La Légende, c’est dès le départ un projet fou, sans doute le plus fou de son auteur pourtant accoutumé à la démesure : J’eus un rêve, le mur des siècles m’apparut. C’est l’histoire universelle en alexandrins, histoire de la pensée, histoire des religions, histoire des techniques, histoire politique. Ce sont aussi des histoires, qui peuvent se lire comme des nouvelles ou des fables. Et c’est surtout l’histoire d’une humanité capable de progrès.
La Légende se prête tout à fait bien au butinage !
Ne pas se laisser impressionner ! Il s’agit plutôt d’entrer dans le verbe, dans le souffle, de s’amuser du sens incroyable de la chute qu’a le grand Victor, de sa facilité à faire poésie de tout :
La création triste, aux entrailles profondes,
Porte deux Tout-Puissants, le Dieu qui fait les mondes,
Le ver qui les détruit.
Il sera donc question de Dieu et de ver de terre, d’Eve et de Cassandre, de Xerxès et de Napoléon, de crapauds, de lions, d’enfants, de condamnés, de bateaux à vapeur..., d’humanité surtout.
Laurence Campet
Qui sommes-nous ?
Nous sommes tous comédiens, certains ont d’autres cordes à leur arc (danse, chant, écriture, mise en scène...). Nous nous sommes rencontrés à l’Atelier RL, un groupe de recherche pour comédiens professionnels réuni autour de René Loyon, metteur en scène et ancien directeur de Centre dramatique national. C’est un lieu d’échange, d’invention, d’inspiration. C’est un collectif d’acteurs qui se connaissent et qui ont une pratique commune: l’habitude d’interroger ensemble les textes les plus divers, d’improviser ensemble, et qui se font confiance.
Laurence Campet est comédienne et metteure en scène. Elle est conseillère artistique et dramaturge de René Loyon depuis 2008, et la Compagnie RL porte ses projets de création.
Nous sommes tous comédiens, certains ont d’autres cordes à leur arc (danse, chant, écriture, mise en scène...). Nous nous sommes rencontrés à l’Atelier RL, un groupe de recherche pour comédiens professionnels réuni autour de René Loyon, metteur en scène et ancien directeur de Centre dramatique national. C’est un lieu d’échange, d’invention, d’inspiration. C’est un collectif d’acteurs qui se connaissent et qui ont une pratique commune: l’habitude d’interroger ensemble les textes les plus divers, d’improviser ensemble, et qui se font confiance.
Laurence Campet est comédienne et metteure en scène. Elle est conseillère artistique et dramaturge de René Loyon depuis 2008, et la Compagnie RL porte ses projets de création.
Laurence Campet
Comédienne depuis 1987, je suis conseillère artistique et dramaturge de René Loyon depuis 2008. J’ai collaboré avec lui pour : Soudain l'été dernier de Tennessee Williams, Don Juan de Molière, Retour à Ithaque d'après Homère, Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme d'après Stefan Zweig, Le Bus de Lukas Bärfuss, La Double Inconstance de Marivaux, La Demande d’emploi de Michel Vinaver, Les Noces de Betìa de Ruzante, A deux heures du matin de Falk Richter, Et moi et le silence de Naomi Wallace
De mon côté, j’ai mis en scène : Lise l'île de Jacques Probst, La Pluie d'été de Marguerite Duras, Yes peut-êtrede Marguerite Duras, Wolfgang de Yannis Mavritsakis, IIiade/Brisée d’après Homère, Berlin 33 d’après Sebastian Haffner (co-mise en scène avec Olivia Kryger, texte adapté et interprété par René Loyon)), Poil à gratter d’Adeline Piketty, Elle et Il d’Adeline Piketty, Ismène de Carole Fréchette. J'accompagne également divers groupes d'amateurs. Titulaire du Diplôme d'Etat d'enseignement du théâtre, j'interviens régulièrement en milieu scolaire.
La Compagnie RL a soutenu et produit mes projets : Wolfgang (2014), Iliade / Brisée (2016), Ismène (2021).
Comédienne depuis 1987, je suis conseillère artistique et dramaturge de René Loyon depuis 2008. J’ai collaboré avec lui pour : Soudain l'été dernier de Tennessee Williams, Don Juan de Molière, Retour à Ithaque d'après Homère, Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme d'après Stefan Zweig, Le Bus de Lukas Bärfuss, La Double Inconstance de Marivaux, La Demande d’emploi de Michel Vinaver, Les Noces de Betìa de Ruzante, A deux heures du matin de Falk Richter, Et moi et le silence de Naomi Wallace
De mon côté, j’ai mis en scène : Lise l'île de Jacques Probst, La Pluie d'été de Marguerite Duras, Yes peut-êtrede Marguerite Duras, Wolfgang de Yannis Mavritsakis, IIiade/Brisée d’après Homère, Berlin 33 d’après Sebastian Haffner (co-mise en scène avec Olivia Kryger, texte adapté et interprété par René Loyon)), Poil à gratter d’Adeline Piketty, Elle et Il d’Adeline Piketty, Ismène de Carole Fréchette. J'accompagne également divers groupes d'amateurs. Titulaire du Diplôme d'Etat d'enseignement du théâtre, j'interviens régulièrement en milieu scolaire.
La Compagnie RL a soutenu et produit mes projets : Wolfgang (2014), Iliade / Brisée (2016), Ismène (2021).
Antoine Doignon
Après être passé par le cours d'Hélène Vallier, il intègre l'ENSATT tout en commençant à jouer Poil de Carotte à Paris et en tournée. Il joue ensuite des textes classiques sus la direction de metteurs en scène comme Françoise Seigner, Pierre Vielhescaze, Paul-Emile Deiber, Daniel Cohen. Suivront des tournées et des spectacles en festivals. Il rencontre peu après René Loyon sous la direction duquel il joue Le Tartuffe en tournée et au théâtre 14 puis Brigitte Barilley qui le mettra en scène dans quelques textes contemporains comme Sven de Jon Fosse. Il interprète le rôle-titre de Wolfgang de Yannis Mavritsakis dans une mise en scène de Laurence Campet (création en France).
Benoit Lepecq fera appel à lui à l’occasion de la lecture publique de la pièce Un ange tombé du ciel d’Anne Charlotte Leffler. Il tourne dans des court-métrages ainsi que pour la télévision avec des réalisateurs comme Sélim Isker, Philippe Laïk, Jean-Paul Sassy, Jean Stéphane Sauvaire, Frédéric Berthe, René Féret etc… et de nombreuses publicités et films institutionnels. Il prête également sa voix à beaucoup de séries et films américains, enregistre régulièrement audio livres, feuilletons et dramatiques radiophoniques pour France Culture et France Inter.
Après être passé par le cours d'Hélène Vallier, il intègre l'ENSATT tout en commençant à jouer Poil de Carotte à Paris et en tournée. Il joue ensuite des textes classiques sus la direction de metteurs en scène comme Françoise Seigner, Pierre Vielhescaze, Paul-Emile Deiber, Daniel Cohen. Suivront des tournées et des spectacles en festivals. Il rencontre peu après René Loyon sous la direction duquel il joue Le Tartuffe en tournée et au théâtre 14 puis Brigitte Barilley qui le mettra en scène dans quelques textes contemporains comme Sven de Jon Fosse. Il interprète le rôle-titre de Wolfgang de Yannis Mavritsakis dans une mise en scène de Laurence Campet (création en France).
Benoit Lepecq fera appel à lui à l’occasion de la lecture publique de la pièce Un ange tombé du ciel d’Anne Charlotte Leffler. Il tourne dans des court-métrages ainsi que pour la télévision avec des réalisateurs comme Sélim Isker, Philippe Laïk, Jean-Paul Sassy, Jean Stéphane Sauvaire, Frédéric Berthe, René Féret etc… et de nombreuses publicités et films institutionnels. Il prête également sa voix à beaucoup de séries et films américains, enregistre régulièrement audio livres, feuilletons et dramatiques radiophoniques pour France Culture et France Inter.
Extraits
L’œuvre de Hugo est foisonnante. Dans La légende, on trouve des histoires qui peuvent se lire comme des contes, des textes politiques (contre la peine de mort par exemple) ou sociaux (où Hugo prend la défense des pauvres gens), des souvenirs d’enfance, des envolées mystiques d’une beauté sidérante, de l’humour (beaucoup !). En un mot chacun peut y trouver son compte / comte / conte...
La Conscience
(...)
On mit l’aïeul au centre en une tour de pierre ; Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père ! L’œil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.
Et Caïn répondit : « Non, il est toujours là. »
Alors il dit : « Je veux habiter sous la terre
Comme dans son sépulcre un homme solitaire ; Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »
On fit donc une fosse, et Caïn dit : « C’est bien ! »
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre ; Quand il se fut assis sur sa chaise dans l’ombre
Et qu’on eut sur son front fermé le souterrain,
L’œil était dans la tombe et regardait Caïn.
Après la bataille
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille, Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit. Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit. C’était un Espagnol de l’armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié, Et qui disait : « À boire ! à boire par pitié ! »
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit : « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. » Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure, Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant : « Caramba ! » Le coup passa si près, que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
« Donne-lui tout de même à boire, » dit mon père.
Les Mangeurs
(...)
Il s’empourpre ; il devient sanglant. C’est un vrai prince. Chez eux le plus puissant est souvent le plus mince ; Ils ont le cœur des rocs et la dent des lions ;
Ils sont ivres d’encens, d’effroi, de millions,
De volupté, d’horreur, et leur splendeur est noire.
S’ils ont soif, il leur faut beaucoup de sang à boire ;
La guerre leur en verse ; il leur faut, s’ils ont faim, Beaucoup de nations à dévorer.
Enfin,
Revanche ! les mangeurs sont mangés, ô mystère !
— Comme c’est bon les rois ! disent les vers de terre.
L’œuvre de Hugo est foisonnante. Dans La légende, on trouve des histoires qui peuvent se lire comme des contes, des textes politiques (contre la peine de mort par exemple) ou sociaux (où Hugo prend la défense des pauvres gens), des souvenirs d’enfance, des envolées mystiques d’une beauté sidérante, de l’humour (beaucoup !). En un mot chacun peut y trouver son compte / comte / conte...
La Conscience
(...)
On mit l’aïeul au centre en une tour de pierre ; Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père ! L’œil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.
Et Caïn répondit : « Non, il est toujours là. »
Alors il dit : « Je veux habiter sous la terre
Comme dans son sépulcre un homme solitaire ; Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »
On fit donc une fosse, et Caïn dit : « C’est bien ! »
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre ; Quand il se fut assis sur sa chaise dans l’ombre
Et qu’on eut sur son front fermé le souterrain,
L’œil était dans la tombe et regardait Caïn.
Après la bataille
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille, Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit. Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit. C’était un Espagnol de l’armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié, Et qui disait : « À boire ! à boire par pitié ! »
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit : « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. » Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure, Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant : « Caramba ! » Le coup passa si près, que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
« Donne-lui tout de même à boire, » dit mon père.
Les Mangeurs
(...)
Il s’empourpre ; il devient sanglant. C’est un vrai prince. Chez eux le plus puissant est souvent le plus mince ; Ils ont le cœur des rocs et la dent des lions ;
Ils sont ivres d’encens, d’effroi, de millions,
De volupté, d’horreur, et leur splendeur est noire.
S’ils ont soif, il leur faut beaucoup de sang à boire ;
La guerre leur en verse ; il leur faut, s’ils ont faim, Beaucoup de nations à dévorer.
Enfin,
Revanche ! les mangeurs sont mangés, ô mystère !
— Comme c’est bon les rois ! disent les vers de terre.